L’office de commercialisation du poisson discute d’un projet de collaboration avec la JKUAT

L’office kenyan de commercialisation du poisson (KFMA), une agence nationale créée en 2016, a intensifié ses efforts d’amélioration de la production et de la consommation de poisson et de produits halieutiques au Kenya. En dépit des multiples bienfaits nutritionnels liés à la consommation du poisson, certains consommateurs rejettent encore le met raffiné. Riche en acides gras omega-3 et en vitamines D et B2, le poisson est également une excellente source de calcium, de phosphore, de fer, de zinc, d’iode, de magnésium et de potassium.

S’exprimant à l’Université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta (JKUAT), l’honorable Martin Ogindo, Président du Conseil d’administration du KFMA, a indiqué que l’office visait entre autres à accroître la contribution du secteur de la pêche à l’économie nationale, en faisant passer cette contribution de 30 milliards de shillings kenyans à 150 milliards de shillings kenyans au cours des trois prochaines années.

L’honorable Ogindo et l’ingénieur Onyango, ici à la JKUAT, apprennent comment l’extrudeuse à double vis fonctionne

Il a expliqué que cet objectif pourrait être atteint grâce à une réduction des pertes après récolte, l’introduction de nouveaux produits halieutiques à valeur ajoutée, le renforcement de l’assurance qualité des produits halieutiques et l’exploitation des compétences en matière technique et de recherche pour une prise de décisions reposant sur des données probantes.

Selon l’honorable Ogindo, « les gens ont commencé à aimer le poisson. Même dans les régions où le poisson n’était pas traditionnellement consommé, le produit devient très populaire ».

L’honorable Ogindo, qui était accompagné de l’ingénieur Samuel Onyango, PDG du KFMA, a ajouté qu’ils souhaitaient connaître les possibilités de transfert des technologies de l’université au secteur de l’économie bleue dans lequel les ressources halieutiques constituent un élément majeur.   

Le professeur Daniel Sila, directeur du collège d’agriculture et de ressources naturelles (COANRE), a informé les visiteurs que la JKUAT avait renforcé certaines aptitudes en matière d’exploitation durable des ressources halieutiques.  Ces capacités renforcées comprennent différentes innovations dans le domaine de l’aquaculture et du développement du capital humain ainsi que de vastes réseaux.

La JKUAT a entre autres collaboré avec les parties prenantes en vue d’accroître la valeur économique du cyprinidé argenté, appelé localement omena, par la promotion de sa consommation et la réduction des pertes après récolte.

 

Photo prise à l’issue de la réunion : le Pr Sila (troisième à partir de la droite), l’honorable Ogindo (troisième à partir de la gauche), l’ingénieur Onyango (deuxième à partir de la gauche) et le Pr Ojijo (à gauche) en compagnie d’autres personnes

Le Pr Nelson Ojijo du département des sciences et technologies des aliments qui est le chercheur principal dans le projet de recherche concertée sur la mise à niveau de la chaîne de valeur de l’omena, a indiqué que l’omena était le poisson le plus pêché dans le lac Victoria et permettait d’assurer les moyens d’existence de plus de deux millions de personnes.  Le projet de mise à niveau de la chaîne de valeur de l’omena constitue un volet du projet régional dénommé « Renforcement de l’écosystème des connaissances et de l’innovation agricoles pour une transformation rurale et des moyens de subsistance inclusifs en Afrique de l’Est (AIRTEA) » financé par l’Union européenne et coordonné par le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA).

La JKUAT et ses partenaires (le Kenya Marine and Fisheries Research Institute (Institut kenyan de recherche halieutique), la JKUAT Enterprises Ltd, et les Beach Management Units (unités de gestion des plages) à Dunga, comté de Kisumu et à Marenga, comté de Busia) ont dans le cadre du projet déployé des séchoirs à poissons hybrides (solaire et biomasse) à effet de serre sur les deux sites du projet, à savoir la plage de Dunga dans le comté de Kisumu et la plage de Marenga Omena dans le comté de Busia. Le séchoir hybride permet de sécher l’omena en seulement trois heures ce qui se traduit par une réduction significative des pertes après récolte.

Le Pr Ojijo a noté que « le poisson était un produit très périssable et qu’en fonction des conditions météorologiques et de stockage les pêcheurs pouvaient perdre jusqu’à 50% des prises débarquées ». Il a ajouté que seulement 30% des omena pêchés étaient utilisés pour l’alimentation, le reste étant perdu ou servant à la production d’aliments pour animaux.

Les responsables du KFMA ont fait observer qu’un partenariat avec la JKUAT permettrait à l’office d’atteindre ses objectifs dont la réduction des pertes après récolte qui passeraient de 30% à moins de 10%.

L’ingénieur Samuel Onyango a noté que la production de poisson au Kenya s’élevait à 163 702 tonnes en 2021. Il a ajouté que le secteur se heurtait à de nombreuses difficultés, notamment la faible adoption des technologies, la répartition inégale des gains, l’absence de techniques de valorisation des produits et de routes d’accès aux plages.

La consommation de poisson par habitant au Kenya est relativement faible. Elle s’élève à 4,5 kg par personne et par an par rapport à une moyenne africaine de 10 kg par personne et par an. La consommation moyenne mondiale est de 20 kg par personne et par an. Les produits à valeur ajoutée à base d’omena, qui sont actuellement mis au point par le Pr Ojijo et son équipe dans le cadre du projet financé par l’Union européenne, contribueront grandement à promouvoir la consommation de poisson dans l’ensemble du pays.

Quatre-cent-quarante-cinq points de débarquement ont été répertoriés au Kenya ce qui constitue un grand potentiel pour la valorisation du produit.

La rencontre entre les équipes de la JKUAT et du KFMA a permis d’identifier les principaux domaines d’une éventuelle collaboration entre les deux institutions.

 

Source : JKUAT 

 

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