L’Union européenne (UE) a, à travers le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), alloué un financement d’un montant de 31 millions de shillings kényans à une équipe de cinq chercheurs de l’Université d’agriculture et de technologie de Jomo Kenyatta (JKUAT).
Le projet intitulé « Mise à niveau de la chaîne de valeur du cyprinidé argenté (Rastrineobola argentea) par le biais de partenariats multi-acteurs et de nouvelles technologies et pratiques de transformation post-récolte en vue de l’amélioration des moyens d’existence en milieu rural » fait partie d’un ensemble de 11 projets sélectionnés de manière concurrentielle parmi 150 propositions soumises par des chercheurs au Kenya, en Ouganda et au Rwanda.

Mme Vesta Akosua Nunoo, responsable de la vérification de la conformité (subventions) au Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), dont le siège est à Accra (Ghana), lors d’une réunion destinée à examiner la mise en œuvre du projet, tenue à la JKUAT
Il sera mis en œuvre par une équipe multidisciplinaire composée du Pr Nelson Ojijo (Département des sciences et technologies alimentaires), du Pr Christopher Kanali, du Dr Eric Ronoh, de Gareth Kituu, Ingénieur et de Samuel Njuguna, Ingénieur (tous du Département de Génie de l’Agriculture et des Biosystèmes).
L’Université d’agriculture et de technologie de Jomo Kenyatta, en collaboration avec les autres membres du consortium (l’Institut de recherche marine et halieutique du Kenya (KEMFRI), la JKUAT Enterprises Ltd (JKUATES) et les unités de gestion des plages de Kisumu et de Busia), cherche à renforcer la valeur économique du cyprinidé argenté, également appelé Omena dans le pays, grâce à l’adoption de deux mesures : prévention des pertes après-récolte et promotion de sa consommation.
Selon Pr Ojijo, Spécialiste en technologie alimentaire et chercheur principal, l’Omena est une source importante de revenus, car c’est le poisson le plus pêché dans le lac Victoria. Toutefois, en raison de la dégradation microbienne due aux mauvaises conditions de séchage et à la température ambiante élevée, près de la moitié des poissons débarqués sur les plages sont perdus ce qui entraîne une surpêche pour compenser les pertes.
Pour trouver une solution à ce problème, le projet commercialisera deux machines. La première est un appareil de refroidissement portatif alimenté au charbon qui permettra de conserver le poisson, la seconde est une machine de séchage à énergie solaire qui facilitera le séchage rapide du poisson quel que soit le climat et empêchera ainsi la prolifération microbienne.

Pr Nelson Ojijo, Spécialiste en technologie alimentaire au JKUAT et chercheur principal du projet
Le projet sera axé sur la transformation à valeur ajoutée du poisson en divers nouveaux produits dans le but de promouvoir la consommation de la variété de poisson citée, surtout chez les jeunes ayant des besoins nutritionnels élevés.
Le projet s’attache à collaborer avec les populations locales à proximité des plages du lac Victoria en vue d’élaborer des solutions qui seront adoptées et garantir ainsi la durabilité.
À cette fin, les rôles et les responsabilités seront répartis entre les chercheurs et les non-chercheurs afin de continuer à mettre l’accent sur ces besoins. Cela se fera grâce à l’utilisation d’un mécanisme de concertation multipartite connu sous le nom de plateforme d’innovation (PI).
La plateforme d’innovation est un espace social qui implique généralement des interactions régulières en face à face et/ou virtuelles à travers lesquelles les parties prenantes se mobilisent en vue de diagnostiquer les problèmes, identifier les opportunités, trouver des solutions et des moyens d’atteindre les objectifs partagés.
La plateforme d’innovation est indispensable pour le projet en tant que base pour l’organisation des parties prenantes le long de la chaîne de valeur de l’Omena en vue de la cocréation de connaissances et l’innovation.

Le projet s’étendra sur une période de 30 mois, à compter de mars 2022. Il s’inscrit dans le cadre d’un projet régional plus vaste financé par l’Union européenne, intitulé
« Renforcement de l’écosystème des connaissances et de l’innovation agricoles pour une transformation rurale et des moyens de subsistance inclusifs en Afrique de l’Est (AIRTEA) », coordonné par un consortium de partenaires dont le FARA, l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (ASARECA) et la Fédération des agriculteurs d’Afrique de l’Est (EAFF).
Source : jkuat.ac.ke




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