par Benjamin Abugri
Kampala, Ouganda – 11 novembre 2024 : L’Union africaine (UA) a lancé le parc agricole africain commun cacao de la Côte d’Ivoire-Ghana (PAAC CIG) au titre de son Agenda 2063, dans le cadre d’une initiative audacieuse et stratégique visant à transformer la filière cacao. Des représentants de haut rang de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de l’Union africaine et d’autres acteurs clés se sont réunis à Kampala pour marquer ce jalon important de leur collaboration qui permettra de s’attaquer aux enjeux urgents et de tirer parti des possibilités dans la filière cacao en Afrique grâce à un cadre industriel innovant.
Le Dr Dejene Tezera de la FAO
Le PAAC CIG s’inscrit dans le cadre de l’initiative plus large qu’est le Programme relatif à la création de Parcs agricoles africains communs (PAAC), un programme phare de l’Union africaine qui devrait permettre de redéfinir le paysage agricole en Afrique en créant des pôles agro-industriels intégrés à travers le continent. La Côte d’Ivoire et le Ghana, deux des principaux producteurs de cacao au monde, représentent près de 60% de la production mondiale de cacao (World Cocoa Foundation). Ce partenariat a pour but de renforcer les deux nations en réorientant leur priorité vers une production à valeur ajoutée, en améliorant le positionnement concurrentiel et en faisant la promotion de pratiques viables tout en dynamisant les objectifs en matière d’industrialisation régionale et d’auto-suffisance de l’Union africaine.
Le Dr Janet Edeme, Chef de la division du développement rural de l’Union africaine a décrit le PAAC CIG Cacao comme étant « une preuve éclatante de notre détermination à convertir les richesses naturelles de l’Afrique en produits à valeur ajoutée qui permettent de redresser nos économies, d’autonomiser nos jeunes et de transformer nos sociétés. »
Le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) soutient activement l’initiative par le biais d’un programme de recherche spécialisé ciblant dix domaines d’étude spécifiques. Le FARA mobilisera les principaux établissements universitaires et institutions de recherche sur le cacao en Afrique pour qu’ils recrutent des candidats au doctorat qui concentrent leurs efforts sur la promotion des études d’importance critique sur la production et la transformation du cacao et forment ainsi la prochaine génération de scientifiques africains. Cette approche renforce l’engagement du FARA en faveur de la viabilité et de la compétitivité à long terme de la filière cacao.
L’Union africaine, le FARA, l’Afreximbank et la ZLECAf ont conjugué leurs efforts pour appuyer le PAAC CIG par le biais d’investissements dans la recherche, de conseils techniques et de modèles de financement novateurs. Anselme Vodounhessi, coordinateur du PAAC au FARA a souligné l’engagement du projet en faveur d’une économie circulaire en transformant des sous-produits du cacao tels que les coques et pelures de cacao en produits non polluants tels que les engrais, les aliments pour animaux et les biocarburants, établissant ainsi de nouvelles normes pour les pratiques industrielles durables en Afrique.
La réunion comprenait une session consacrée à la finalisation des termes de référence (TdR) de l’étude de préfaisabilité et de l’étude sur la chaîne de valeur régionale, deux étapes cruciales dans la mise en place du PAAC CIG. Sous la direction de l’ONUDI et avec l’appui technique de la CEA, de l’IFPRI et de la FAO, le TdR permettra une planification détaillée du projet, une mobilisation efficace des parties prenantes et stratégique de ressources, ouvrant ainsi la voie à la croissance économique régionale.
Paul Ntim du Conseil du Cacao du Ghana
L’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG) et les représentants des deux pays ont approuvé le PAAC CIG. Ils la reconnaissent comme étant une stratégie du changement leur permettant de faire face à leurs forces, faiblesses, possibilités et menaces (FFPM) communes dans la filière cacao. En dépit des difficultés telles que la volatilité des prix et des capacités locales de transformation limitées, la Côte d’Ivoire et le Ghana tirent parti de ce partenariat pour promouvoir la valeur ajoutée locale, améliorer la durabilité et renforcer la résilience face aux fluctuations du marché mondial.
Des experts de premier plan ont mis l’accent sur les efforts concertés déployés pour une filière cacao viable, axée sur les valeurs en travaillant en collaboration avec l’Union africaine, l’ADUA-NEPAD, la ZLECA, le FARA, la FAO et d’autres partenaires importants pour mettre en place un parc agroindustriel commun. Des experts techniques dont Paul Ntim du Conseil du Cacao du Ghana, Whatami Vamoussa Coulibaly du Conseil du Café-Cacao de Côte d’Ivoire et Tawiah Agyarko-Kwarteng, Directeur technique de l’ICIG ont souligné l’importance de la collaboration pour favoriser l’émergence d’une filière cacao viable à valeur ajoutée.




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