Comprendre les sols africains : l’étape la plus importante d’une gestion durable des sols

Par Wole Fatunbi

Chef de groupe senior et spécialiste des systèmes d’innovation, FARA

Lorsque les connaissances appropriées ne sont pas communiquées ou sont ignorées, les abus sont inévitables. Cette déclaration se révèle vraie dans le cas de l’état des sols africains qui connaissent actuellement une dégradation rapide. La plupart des utilisateurs des sols vivent dans l’illusion que l’Afrique détient la plus grande partie des terres arables au monde et que ces terres sont disponibles à des fins agricoles.  Aussi vrai que cela puisse paraître, les sols africains sont fragiles et doivent être utilisés avec précaution pour soutenir la production. Les rapports d’évaluation disponibles montrent qu’une grande partie des sols africains sont anciens et intrinsèquement peu fertiles en raison de la prédominance de minéraux argileux à faible activité. Cela représente donc un danger et de bonnes pratiques de gestion et des investissements externes s’avèrent nécessaires pour maintenir la productivité des sols. Les sols africains ont également une faible teneur en matière organique par rapport aux sols d’autres régions du monde. Pour la plupart des sols, l’horizon O est toujours très peu profond. Il est donc important de connaître le type de pratiques de labour pertinent pour maintenir la productivité du sol et les pratiques de gestion nécessaires pour optimiser la teneur en matière organique du sol.

Figure 1 : suggère que l’Afrique doit accorder la priorité à la gestion de ses sols pour atteindre une productivité agricole durable et limiter les effets du changement climatique.

Tous les utilisateurs des sols en Afrique doivent être informés des faits concernant la structure et la fonction de nos sols. Tous doivent savoir que la chimie organique des sols est vitale pour la santé des sols, la productivité agricole et les fonctions écologiques. Le sol est la source et le puits des éléments nutritifs des plantes, et sa santé dépend de la réalisation de ses fonctions. La chimie organique des sols est essentielle pour lutter contre les changements climatiques qui constituent l’un des problèmes les plus pressants auxquels l’humanité doit faire face.

La Commission de l’Union africaine élabore actuellement le Plan d’action africain pour les engrais et la santé des sols (AFSH) et l’Initiative en faveur des sols en Afrique (SIA), qui seront lancés lors du prochain sommet africain sur les engrais, prévu en juin 2023 à Dakar. Le plan d’action africain pour les engrais et la santé des sols en Afrique fournira un guide décennal sur les mesures à prendre pour assurer la gestion intégrée de la fertilité des sols, y compris la bonne utilisation des engrais pour assurer la santé des sols en Afrique. L’initiative en faveur des sols en Afrique servira d’initiative concrète de développement d’un système africain de gestion des sols et de mise en œuvre des actions aux niveaux continental, sous-régional et régional. Cette réponse proactive de toutes les parties prenantes indique clairement que l’Afrique assurera une gestion adéquate de ses sols.

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