NAIROBI, KENYA —L’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) a reçu le 8 septembre le Prix africain de l’alimentation 2021, en récompense de ses travaux qui ont permis d’améliorer la sécurité alimentaire dans 13 pays d’Afrique subsaharienne.
L’ICRISAT, un centre de recherche du CGIAR, est une organisation de recherche internationale publique à but non lucratif et apolitique qui mène des recherches agricoles pour le développement en Asie et en Afrique subsaharienne avec un large éventail de partenaires à travers le monde.
Entre 2007 et 2019, l’ICRISAT a dirigé une collaboration entre partenaires pour mettre en œuvre le Projet Légumineuses tropicales. Le projet, réalisé en collaboration avec le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT) et l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), a permis de mettre au point 266 variétés améliorées de légumineuses et près d’un demi-million de tonnes de semences pour toute une série de légumineuses dont le niébé, le pois cajan, le pois chiche, le haricot commun, l’arachide et le soja. Ces nouvelles variétés ont permis de renforcer les capacités d’adaptation de plus de 25 millions de petits exploitants agricoles aux changements climatiques ainsi qu’aux invasions de parasites et aux épidémies.
Outre la mise au point de ces nouvelles variétés, le projet a formé 52 scientifiques, qui travaillent déjà dans des instituts nationaux de recherche sur le continent. Selon l’ICRISAT, la formation de ces scientifiques de nouvelle génération dans les pays où les projets ont été mis en œuvre a permis de renforcer les capacités de recherche des systèmes nationaux de recherche agricole en Afrique et a contribué à pérenniser les acquis des projets.
Dans son message de félicitation au lauréat, S.E.M. Olusegun Obasanjo, président du Comité du Prix africain de l’alimentation et ancien président de la République fédérale du Nigéria a déclaré ce qui suit : « Le leadership de l’ICRISAT a, dans le cadre de la mise au point de semences qui non seulement mettent fin à la malnutrition mais également survivent dans les zones semi-arides, poussé d’autres organisations agricoles à repenser la mise au point de semences et les pratiques agricoles adaptées qui permettent de résoudre les défis agricoles africains.
« Leur travail est également important car il fournit une approche inclusive qui soutient l’ensemble de la chaîne de valeur agricole, de la ferme à la table, en fournissant aux agriculteurs des outils agricoles et un marché pour leurs produits » a-t-il ajouté.
En acceptant le prix, Jacqueline d’Arros Hughes, Directrice générale de l’ICRISAT a indiqué que les activités de l’Institut couvraient l’ensemble de la chaîne de valeur, de la génomique de pointe aux marchés en passant par l’agrobusiness dans les systèmes de culture des zones arides.
« Nous renforçons également la position des femmes et nous incitons les jeunes à revenir vers l’agriculture en utilisant les derniers outils et technologies disponibles pour rendre l’agriculture rentable. Le Prix africain de l’alimentation rend hommage au travail accompli par l’ICRISAT en Afrique et renforce notre conviction que l’agriculture peut être rentable pour les petits exploitants. Il atteste également du travail accompli par nos proches collaborateurs, les systèmes nationaux de recherche et de vulgarisation agricoles, sans le concours desquels cela n’aurait pas été possible. Nous dédions ce prix aux petits exploitants des zones arides d’Afrique, car ce sont eux qui nous inspirent par leur patience et leur persévérance face à l’adversité », a déclaré Dr Hughes.
Les écosystèmes des zones sèches couvrent 45% de la masse continentale de l’Afrique et nourrissent et font vivre près d’un demi-milliard de personnes. Toutefois, ces systèmes sont fragiles et exposés aux effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement.
Des programmes tels que le projet légumineuses tropicales aident les millions de petits exploitants agricoles qui dépendent des écosystèmes des zones arides à produire davantage de nourriture et à devenir plus résilients face au changement climatique. Le projet a été mis en œuvre au Burkina Faso, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigeria, au Sénégal, en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe.
Le Prix africain de l’alimentation récompense des personnes et des institutions exceptionnelles qui jouent un rôle de premier plan dans les efforts déployés dans les domaines suivants : transformation des systèmes alimentaires africains ; promotion des pratiques agricoles durables ; soutien apporté aux agriculteurs en vue d’améliorer les revenus ; résilience face aux changements climatiques ; et accès à des intrants agricoles de qualité, à la connaissance et au matériel. D’un montant de 100 000 $, le prix récompense ceux qui font évoluer la réalité de l’agriculture en Afrique pour la faire passer d’une lutte pour la survie à une activité économique qui permet de sortir les communautés de la pauvreté.
Source : world-grain.com




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