Briser les préjugés pour lutter contre les inégalités hommes-femmes

Par Lisa Desbordes

 

« Une femme est le cercle complet. En elle se trouve le pouvoir de créer, d’entretenir et de transformer » (Reid, 2020). Diane Mariechild, l’auteur de cette citation met en évidence l’énorme potentiel des femmes. En cette journée internationale des femmes, le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) reconnaît que la femme est un cercle complet et plaide donc en faveur de politiques sensibles au genre qui vont au-delà des questions de production. L’esprit d’entreprise chez les femmes doit être encouragé et non sapé par les politiques. Les femmes jouent un rôle essentiel dans l’ensemble de la chaîne de valeur agricole, y compris le financement agricole, la transformation des produits agricoles, les industries agroalimentaires ainsi que l’amélioration de l’accès aux intrants et à la recherche.

 

Les femmes ont accès à moins de possibilités d’éducation que les hommes. Quatorze pour cent des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans n’achèvent pas leurs études primaires. Ce groupe représente 58% de ceux qui n’ont pas achevé leur scolarité primaire. Les femmes représentent 23% des analphabètes dans le monde. Lorsque les filles sont moins scolarisées que les garçons, cela a une large incidence sur leurs perspectives et possibilités. L’inégalité des chances sur le lieu de travail est un autre moteur des inégalités entre sexes.  Seuls six pays dans le monde accordent aux femmes les mêmes droits que les hommes sur le lieu de travail. En réalité, la plupart des pays n’accordent aux femmes que 34% des droits octroyés aux hommes. D’après certaines études, offrir les mêmes chances à tous sur le lieu de travail a un impact positif semblable à un effet de dominos sur d’autres domaines où l’on observe des disparités entre les sexes (Soken, 2022).

 

Face à ces défis, il nous faut former la prochaine génération de chercheurs pour qu’ils tiennent compte du genre dans leur recherche et encouragent les technologies qui prennent en compte les besoins des femmes, sont protectrices de la main d’œuvre, rentables et faciles en mettre en œuvre par des femmes, des filles et des jeunes non instruits. La division du travail est l’un des facteurs qui contribuent aux inégalités entre les sexes sur le lieu de travail. L’idée sous-jacente est que les hommes sont mieux préparés que les femmes à exécuter des tâches spécifiques. Et ce sont pour l’essentiel les postes les mieux rémunérés. Les salaires des femmes sont plus faibles en raison de ces préjugés. Les femmes sont souvent les premières à souffrir de la main d’œuvre non rémunérée.  Elles accomplissent des tâches non rémunérées tout en occupant un emploi à plein temps. Malgré l’amélioration réalisée au cours des années, les femmes continuent d’être sous-représentées dans l’élaboration de politiques et le processus politique.  Par conséquent, les questions soulevées par les femmes parlementaires telles que le congé de maternité et les services de garde d’enfants, les pensions, les lois sur l’égalité entre les sexes et la violence sexiste ne reçoivent souvent pas l’attention qu’elles méritent.

Chacun y gagne lorsque les femmes ont l’occasion de vaquer à leurs occupations, d’exprimer leurs pensées et de prendre des décisions au sujet de leur avenir. L’histoire montre que lorsque nous luttons contre les inégalités entre les sexes, les civilisations deviennent plus stables, plus sûres et plus riches avec des habitants plus heureux et plus instruits. Les inégalités entre les sexes constituent un problème dans les pays riches tout comme dans les pays pauvres (Duflo, 2012). Il nous faut mettre en lumière les préjugés individuels et collectifs contre les femmes qui engendrent des inégalités entre les sexes.  Le thème retenu pour l’édition 2022 de la Journée internationale des femmes offre l’occasion de briser ces préjugés délibérés ou inconscients qui empêchent les femmes de contribuer de manière significative au développement. Il nous faut affirmer la volonté d’intégrer le genre dans l’AR4D africaine ainsi que d’augmenter les allocations budgétaires étant donné que l’on ne pourra pas intégrer efficacement et durablement le genre sans une ligne budgétaire consacrée à l’intégration des questions de genre. Il nous faut également passer des approches fondées sur la formation aux questions de genre et/ou axée sur la sensibilisation à des programmes de sensibilisation des organisations aux questions d’égalité des sexes, en passant par la conscientisation aux questions liées au genre et une prise de conscience de la dimension genre ainsi que le désapprentissage des idéologies et stéréotypes sexistes de longue date.

 Références

Discrimination Causes Inequality Between Girls and Boys Around the World. (2020, la discrimination est la cause des inégalités entre filles et garçons à travers le monde). Consulté sur https://www.savethechildren.org/us/charity-stories/how-gender-discrimination-impacts-boys-and-girls#:%7E:text=Gender%20inequality%20is%20discrimination%20on,violated%20by%20gender%20based%20discrimination. Reid, S. (2020, 26 janvier).

The Most Empowering, Inspirational Quotes for Independent, Sassy Women (les citations les plus encourageantes, pleines d’inspiration pour des femmes indépendantes et impertinentes). Consulté sur https://www.planetofsuccess.com/blog/2015/the-most-empowering-inspirational-quotes-for-independent-sassy-women/ Soken-Huberty, E. (2022, March 9). 10 Causes of Gender Inequality (Les causes des inégalités entre les hommes et les femmes). Consulté sur  https://www.humanrightscareers.com/issues/causes-gender-inequality/

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