Lancement d’un projet visant à renforcer les capacités dans le domaine de l’agroécologie

28 mars 2024

Par Maina Waruru

Deux institutions continentales d’enseignement supérieur et de recherche, qui œuvrent à la promotion du développement agricole et de l’éducation en Afrique, ont lancé un projet de recherche qui bénéficiera d’une injection de millions d’euros pour soutenir les centres régionaux d’excellence (RCoE) liés à la transition verte dans la région de l’Afrique sub-saharienne.

Le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et le Forum régional universitaire pour le renforcement des capacités dans le domaine de l’agriculture (RUFORUM), de concert avec des partenaires, ont lancé le réseau régional de recherche multi-acteurs (RMRN en anglais). Le réseau a pour principal objectif de renforcer les capacités en matière de science, de technologie et d’innovation des centres régionaux dans le domaine de l’agroécologie.

Parmi les autres partenaires figurent l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (ASARECA), le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) et le Centre de coordination de la recherche et du développement agricoles de l’Afrique australe (CCARDESA).

Les trois principaux objectifs

Le projet aura trois grands objectifs, dont le renforcement des capacités scientifiques et technologiques du réseau régional de recherche multi-acteurs pour produire, recueillir, accéder, traiter, partager des données et mener des activités de recherche en utilisant une « approche sensible au genre ».

En outre, le projet vise à accroître la contribution du réseau à l’agroécologie grâce à une « recherche transformatrice de qualité et à la production de connaissances scientifiques », ainsi qu’à leur diffusion.

Le Dr Kwaku Antwi, coordinateur du réseau, a déclaré lors de son  lancement le 19 mars, qu’il s’agissait en outre de renforcer le soutien aux praticiens, aux scientifiques et aux décideurs dans le domaine de l’agroécologie, en tenant compte de la dimension de genre.

Le Dr Kwaku Antwi, coordinateur du projet RMRN, FARA, lors de la réunion de lancement du projet en mars 2024 à Kampala.

Cela conduira également à la mise en place d’une plateforme d’échange de connaissances et de partage d’informations, a-t-il noté.

Programme basé sur la pratique

L’Union européenne finance ce projet de 36 mois, qui verra également la formation d’un RMRN comprenant des universités, et qui contribuera au renforcement des capacités par la formation à court terme du personnel, des étudiants en maîtrise et en doctorat, ainsi que par un programme d’échange d’étudiants et des stages.

Les universités n’ont toutefois pas encore été identifiées car elles seront sélectionnées par le biais d’un processus concurrentiel, et celles qui seront retenues feront partie du consortium et accueilleront les centres d’excellence, a expliqué le Dr Florence Nakayiwa, secrétaire exécutive adjointe de RUFORUM

Dr Florence Nakayiwa, Secrétaire exécutive adjointe de RUFORUM, lors de la réunion de lancement du projet en March 2024 à Kampala
« Il s’agit d’un programme basé sur la pratique visant à renforcer les capacités au moyen d’une formation de courte durée à l’intention du personnel et des étudiants y compris des étudiants en maîtrise et en doctorat. Le projet comprendra un programme d’échange d’étudiants et des stages. Il accueillera des institutions africaines et européennes avec l’appui spécifique du Centre commun de recherche de la Commission européenne », a-t-elle indiqué à l’University World News.
Renforcer les consortiums
L’initiative bénéficiera également d’un financement de l’Union européenne. Il s’agit d’un système de financement à deux voies. Dans un premier temps, les organisations participantes (CORAF, ASARECA et CCARDESA) qui hébergeront le RMRN, recevront chacune 4,75 millions € (5,14 millions $US). Ensuite, dans le cadre du second volet, le FARA et RUFORUM recevront chacun un montant total de 2 millions €.
Certains centres seront hébergés par les universités, d’autres par des institutions de recherche après le processus de sélection, a-t-elle ajouté.
 « Le nombre d’universités sélectionnées pour participer au projet ne peut être indiqué pour le moment, car il s’agit d’un processus concurrentiel. Nous ne pouvons pas non plus dire maintenant combien d’universités feront partie des centres d’excellence qui réuniront différents partenaires » a-t-elle expliqué.
À la fin du projet, les capacités techniques et les compétences des chercheurs et des scientifiques concernés auront été renforcées, ce qui leur permettra de mener des études scientifiques dans le domaine de l’agroécologie. Les institutions participantes verront également leurs infrastructures scientifiques améliorées.
Dans l’ensemble, cette initiative contribuera à renforcer la collaboration et les synergies existantes entre les institutions africaines de recherche, d’éducation et d’innovation agricoles. L’Union européenne finance cette initiative dans le cadre de son programme indicatif pluriannuel régional pour l’Afrique visant à aider les consortiums d’institutions basées en Afrique à mener des interventions sur le continent.
Bien qu’elle se prête à de multiples interprétations, l’agroécologie implique essentiellement l’étude de la relation entre les cultures agricoles et l’environnement pour une agriculture durable, respectueuse de la nature.

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