28 mars 2025
Par Benjamin Abugri et Bridget Kakuwa
Nairobi, Kenya, le 28 mars 2025
La deuxième édition de la conférence sur l’agroécologie en Afrique de l’Est (EAAC25 en anglais) s’est achevée à Nairobi sur un succès retentissant marquant, au niveau continental, une transition vers des systèmes alimentaires plus durables, équitables et résilients face au climat. L’événement de trois jours qui était placé sous le thème « Renforcer la résilience et la durabilité des systèmes agroalimentaires en Afrique de l’Est grâce à l’agroécologie » a rassemblé plus de 800 participants venus de 42 pays d’Afrique et d’ailleurs.
La conférence, qui s’est tenue du 25 au 27 mars 2025, a réuni un ensemble impressionnant de décideurs, d’agriculteurs, de chercheurs, de jeunes et d’acteurs de la société civile et du secteur privé. Parmi les dignitaires de haut rang figuraient des secrétaires d’État, des députés et des ministres de l’Agriculture. Les séances techniques étaient dirigées par d’éminents agro-écologistes, des partenaires au développement et des organisations locales.
Objectifs et activités de la conférence
La conférence visait à :
- Présenter des pratiques et des innovations agroécologiques réussies de l’Afrique de l’Est.
- Favoriser un dialogue sur les politiques en vue de l’intégration de l’agroécologie dans les stratégies nationales et les cadres d’investissement.
- Promouvoir la participation des jeunes et des femmes à la transformation agroécologique.
- Renforcer la collaboration régionale et les plateformes d’échange de connaissances.
Les activités comprenaient des séances plénières de haut niveau, des visites de terrain, des expositions d’innovations agroécologiques, des évènements parallèles et des tables rondes techniques.
Cinq appels à l’action audacieux
- Allouer des fonds aux programmes d’agroécologie : ciblant les femmes, les jeunes et les communautés marginalisées.
- Consacrer 20% du budget agricole à l’agroécologie : reconnaître le rôle important que joue l’agroécologie dans la santé des sols, la sécurité alimentaire et l’adaptation au climat.
- Renforcer l’appui des partenaires au développement : pour augmenter les ressources allouées aux interventions agroécologiques en Afrique.
- Modèles de financement novateurs : encourager un financement mixte et de nouvelles stratégies d’investissement.
- Investir dans l’innovation et la mécanisation agroécologiques : pour réduire la charge de travail et favoriser l’adoption à grande échelle.
Le rôle du consortium du PDDAA-XP4 dans l’élaboration du programme de l’agroécologie
La conférence a également mis en évidence le rôle important que jouait le consortium du PDDAA-XP4 qui comprend le FARA, l’ASARECA, le RUFORUM, le CORAF et le CCARDESA. Un des faits saillants était l’évènement parallèle de l’ASARECA intitulé « Table ronde sur les politiques régionales de renforcement de l’intégration de l’agroécologie dans le processus post-Malabo. »
Cette session axée sur les politiques a mis l’accent sur l’intégration de l’agroécologie dans les cadres post-Malabo. Ella a également mis en lumière la prise de décision fondée sur les données. Le réseau régional multi-acteurs sur l’agroécologie, dirigé par le FARA et le RUFORUM, et les centres d’excellence régionaux dirigés par le CCARDESA, le CORAF et l’ASARECA sont considérés comme des pionniers en matière de plaidoyer fondé sur des données.
Remarques percutantes des dirigeants de haut niveau
Dans une série de remarques finales percutantes, les responsables kenyans se sont engagés à intégrer l’agroécologie dans les budgets et la formation des agriculteurs. Un ministre ougandais a comparé le mouvement à une graine de moutarde qui est sur le point de se transformer en une puissante révolution. Le député Gladys Boss a reçu une ovation debout pour le rôle qu’elle a joué dans l’interdiction de huit produits chimiques dangereux. Elle a réaffirmé sa volonté de lutter pour une agriculture plus sûre. Un expert a demandé « Si les pesticides sont interdits ailleurs en raison des risques de cancer, pourquoi l’Afrique devrait-elle les accepter ? »
La voix des jeunes et l’innovation
La conférence a également permis de donner la parole aux jeunes et aux innovateurs agroécologiques. Leur engagement en faveur du patrimoine culturel, des systèmes alimentaires locaux et des pratiques de régénération prouve que l’avenir de l’agriculture africaine est entre de bonnes mains.
Semer les graines d’une Afrique plus verte
La conférence a conclu ses travaux en adoptant à l’unanimité la résolution de poursuivre le mouvement par le biais de la sensibilisation, de l’investissement et de la collaboration. Grâce à des directives claires et une dynamique intersectorielle, l’Afrique de l’Est s’apprête à mener le continent vers la transformation agroécologique.
Selon un jeune orateur, « l’agroécologie ne consiste pas à remonter dans le temps mais à prendre des mesures pour faire collaborer la science avec la culture et la nature ».




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