La cinquième assemblée générale du PANAP trace une voie audacieuse pour la politique agricole en Afrique et en Europe

Kigali, Rwanda – 24 juin 2025

La cinquième assemblée générale du Réseau panafricain pour l’analyse économique des politiques (PANAP), tenue à Kigali, était placée sous le thème : « Le rôle du PANAP dans les nouveaux cadres stratégiques et politiques agricoles pour l’Afrique et l’Europe ». L’événement a réuni les membres du PANAP, notamment des chercheurs en agroalimentaire, des analystes politiques et des représentants de la Commission de l’Union africaine (CUA), du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), de RUFORUM et du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, réaffirmant ainsi l’influence croissante du PANAP dans l’élaboration des politiques agricoles sur les continents.

Cinq ans d’impact

Dans son discours à l’Assemblée générale, le Dr Aggrey Agumya, Directeur exécutif du FARA, s’est penché sur l’évolution du PANAP depuis son lancement en 2019. Il a également souligné ses réalisations en matière d’analyse des politiques et de développement institutionnel. Le PANAP a joué le rôle pour lequel il a été conçu, en menant des analyses politiques et en renforçant les capacités », a-t-il ajouté. « Il est devenu une plateforme d’engagement entre les chercheurs et les décideurs ». Le Dr Agumya a également invité l’assemblée générale à réfléchir à la position unique du PANAP parmi un nombre croissant de réseaux politiques.  « Nous devons identifier le créneau du PANAP pour qu’il n’apparaisse pas que ses rôles chevauchent ceux d’autres réseaux, mais pour qu’il constitue plutôt une source de valeur ajoutée » a-t-il souligné.

Relier les continents par la science et des stratégies

Alessandra Zampieri, directrice des ressources durables au CCR de la Commission européenne, a salué le rôle que joue le PANAP dans la promotion de la collaboration intercontinentale. « Les efforts de ce réseau ont permis d’améliorer considérablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de promouvoir l’agriculture durable en Afrique, tout comme en Europe » a-t-elle indiqué. Elle en outre souligné l’importance d’aligner les stratégies agricoles des deux continents en faisant référence à la Déclaration de Kampala et à la Vision de l’Union européenne pour l’agriculture et l’alimentation.  « Ces stratégies sont l’occasion idéale de renforcer la collaboration et de soutenir la conception de politiques fondées sur des données probantes » a-t-elle indiqué.  Elle a également mis en exergue l’alignement du PANAP sur les initiatives mondiales : « le PANAP est déjà pleinement aligné sur les principales initiatives en matière de politiques des deux continents. Cela réaffirme l’engagement en faveur de l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes, et l’alignement sur l’initiative Global Gateway qui vise à renforcer les systèmes d’éducation et de recherche à travers le monde ». Enfin, elle a salué le renforcement de la gouvernance du PANAP : « Grâce à un secrétariat renforcé et au bon fonctionnement du comité directeur, le PANAP est bien placé pour enrichir son contenu et élargir sa représentation géographique ».

 

Une vision continentale ancrée dans les réalités africaines

Beatrice Egulu, qui représentait la Commission de l’Union africaine a lancé un puissant appel à l’action « Nous nous retrouvons, non seulement pour poursuivre la concertation mais également pour y donner suite », a-t-elle indiqué en faisant référence à l’agenda post-Malabo et à l’évolution du partenariat Union africaine-Union européenne dans le domaine de la transformation des systèmes alimentaires. Elle a par ailleurs présenté trois priorités stratégiques : la mise en œuvre de la stratégie et du plan d’action de Kampala (2026–2035), le renforcement de la capacité africaine à générer et à appliquer des données probantes en temps réel et la promotion des mécanismes conjoints de prospective pour lutter contre les risques liés au climat et aborder la question de l’innovation numérique.  « Nous devons profiter de ce moment pour placer les organismes d’élaboration des politiques en Afrique au cœur de l’élaboration de solutions », a-t-elle préconisé. Elle s’est également réjouie de l’intérêt que le réseau porte à la jeunesse et à l’innovation sensible au genre : « La prochaine génération d’agripreneurs et de chercheurs devra participer activement à la conception et à la mise en œuvre des politiques ».

Principales étapes et nouvel élan

L’un des moments forts de l’Assemblée générale a été le lancement de la Charte opérationnelle et d’adhésion du PANAP ainsi que la création officielle du comité directeur du réseau ; une initiative qui devrait permettre de renforcer la coordination et la responsabilité sur le continent. En outre, les chercheurs en agroalimentaire qui participent au programme de mentorat du CGE ont présenté leurs propositions d’analyse politique, valorisant la prochaine génération de spécialistes de la politique agricole qui privilégient la réflexion fondée sur des données probantes. À la fin de l’assemblée générale, les participants ont réaffirmé leur engagement envers la vision du PANAP : un avenir où les politiques agricoles en Afrique et en Europe reposeront sur une analyse rigoureuse, une concertation politique ouverte à tous et des innovations partagées.  Le PANAP, qui s’est doté d’une structure de gouvernance renforcée et d’une nouvelle orientation stratégique, est prêt à jouer un rôle encore plus déterminant dans la configuration du paysage agricole des deux continents.

 

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